Vêtement intemporel par excellence, la chemise a traversé les styles et les époques. Homme ou femme, tout le monde en a au moins une dans sa penderie. Mais connaissez-vous l’histoire étonnante de ce vêtement ?
Les temps forts de la chemise
Durant l’Antiquité gréco-latine et le Moyen-âge, la chemise est avant tout un sous-vêtement. Elle est portée en dessous de la toge ou du vêtement de jour. L’étymologie du mot chemise révèle que cet habit se porte à même la peau nue, par exemple pour aller aux bains. La chemise est alors un vêtement plutôt long, sans véritable col ni atours particuliers. Pensez à l’habit de Jacquouille la fripouille et du Comte de Montmirail dans le film Les Visiteurs !
Au XVIIIe siècle, la chemise acquiert ses lettres de noblesse. Elle est le symbole d’une certaine richesse. Elle est alors le plus souvent blanche, ce qui montre l’aisance sociale de son possesseur, obligé de laver sa chemise souvent. Elle se pare aussi de détails : col plus grand, jabots, manchettes, broderies, dentelles etc. Ce n’est plus un simple sous-vêtement mais un véritable marqueur social.
Au XIXe siècle, la chemise commence sa démocratisation. Elle s’achète encore exclusivement chez un tailleur. Pour autant, dès la fin du XIXe siècle, elle devient de plus en plus fréquente jusqu’à être un élément adopté par le plus grand nombre dès le début du XXe siècle.
Il devient alors facile de se procurer une chemise dans les magasins de prêt-à-porter traditionnels. Les femmes adoptent aussi cet habit, qui était jusqu’alors plutôt réservé aux hommes, notamment pour se donner un style plus androgyne ou plus sage. Le style de la chemise évolue : le boutonnage est plus fréquent car synonyme de facilité d’utilisation, les matières proposées se multiplient (chemise en nylon, en coton, en lin, en soie etc.).
Historiquement, la chemise a aussi été au XXème siècle l’étendard de certaines revendications. Ainsi, les chemises brunes de Mussolini ou Hitler étaient le qualificatif utilisé pour nommer à la fois la police et l’uniforme. Dans un contexte de lutte sociale au XIXe siècle, l’expression « cols blancs » également, signifiant à l’époque des employés travaillant dans un bureau, s’oppose alors aux « cols bleus », c’est-à-dire les ouvriers.
La chemise de nos jours
Aujourd’hui, ce terme de cols blancs est encore utilisé pour qualifier les cadres issus d’une certaine élite, d’une façon qui est d’ailleurs bien souvent péjorative.
Plus encore, c’est un élément pour affirmer son style personnel ou une appartenance à un groupe social. Par exemple, les jeunes portent la chemise plutôt ouverte ou alors avec tous les boutons fermés jusqu’en haut. Le col remonté de la chemise est, comme le pull sur les épaules, une marque d’un style plutôt BCBG alors que la chemise à manches courtes ou chemisette est plutôt l’apanage des personnes âgées. La chemise que l’on porte pour aller au travail est bien souvent sans grande fantaisie, d’une forme et d’une couleur classique, bleue ou blanche. Enfin, autre exemple, la chemise peut être aussi un uniforme pour les écoliers.